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Sabil al-Imam, éclats spirituels de la semaine (n°27) - Le mois de Muharram

Dernière mise à jour : 29 juil.



Louange à Allah seul sans associé et que la paix et les bénédictions soient sur celui après qui il n'y a pas de prophète.


Le mois de Muharram fait partie des mois sacrés qu’Allah, exalté soit-Il, a mentionnés : « Le nombre de mois auprès d’Allah est de douze, dans la prescription qu’Il a établie, le jour où Il a créé les cieux et la terre. Quatre d'entre eux sont sacrés. Telle est la religion droite. Ne vous faites donc pas de tort à vous-mêmes durant ces mois. Combattez les polythéistes sans distinction, comme ils vous combattent sans distinction. Et sachez que Allah est avec les pieux. » (At-Tawba, 36)


Le Prophète, paix et bénédictions sur lui, a dit : « L'année compte douze mois, dont quatre sont sacrés : trois successifs : Dhou al-Qi’da, Dhou al-Hijja, et Muharram, et Rajab de Mudar, qui est entre Joumada et Cha’ban. » (Rapporté par Al-Boukhari, 4662, et Mouslim, 1679, d'après le hadith d'Abou Bakar, qu’Allah soit satisfait de lui).


Ce mois se distingue non seulement par son caractère sacré, mais aussi par les nombreux événements historiques et spirituels qu'il évoque. Selon la tradition islamique, et en raison de sa nature sacrée, il est recommandé d'éviter les conflits et les guerres pendant ce mois. Les croyants sont encouragés à multiplier les actes de dévotion, tels que le jeûne, la prière, la lecture du Coran et la charité.


Allah Tout-Puissant a honoré ce mois parmi tous les autres mois, le désignant comme le mois divin, Al-Muharram, en Se le rattachant à Lui-même pour l'honorer et pour signifier qu'Il l'a rendu sacré de par Sa propre initiative, et de ce fait, aucune créature n'a le pouvoir de le rendre profane. Le Prophète, SAWS, a également expliqué l'interdiction de ces mois sacrés, par la volonté d’Allah, entre autres, le mois de Muharram. Abou Bakr, qu’Allah soit satisfait de lui, a transmis cette parole du Prophète, paix et bénédictions sur lui : « Le temps est revenu à son état originel, celui du jour où Allah a créé les cieux et la terre. ». L’année est composée de douze mois dont quatre sont sacrés, trois se succèdent : Dhoul Qi’da, Dhoul Hijja et Mouharram, et Rajab Moudar (l’une des appellations de Rajab) qui est entre Joumada et Chaabane.

 

Certains érudits ont suggéré que Muharram est le meilleur des mois sacrés. Ibn Rajab a dit : « Les érudits ont divergé pour identifier lequel est meilleur parmi les mois sacrés. Al-Hassan et certains autres érudits ont avancé que Muharram, le mois sacré d'Allah, est supérieur aux autres. Cette opinion a également été partagée par des érudits qui leur ont succédé. » Cela est corroboré par le hadith rapporté par An-Nasa ‘i et d'autres, dans lequel Abu Dharr, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « J'ai demandé au Prophète, (SAWS), quelle est la meilleure partie de la nuit et quel est le meilleur mois. Il a répondu : « La meilleure partie de la nuit est son milieu, et le meilleur des mois est le mois d’Allah, que vous appelez Muharram. » Ibn Rajab, qu’Allah lui fasse miséricorde, a commenté : « Dans ce hadith, lorsque l'on parle du « meilleur des mois », il faut comprendre que cela exclut Ramadhan, conformément à ce qui est rapporté dans le récit d'Al-Hassan.


Les enseignements de l'Émigration du Prophète Mohamed SAWS


1. Patience et persévérance : L'hégire montre la capacité des croyants à endurer les persécutions et les difficultés avec patience, en gardant une foi inébranlable en Allah.

2. Unité et solidarité : Les musulmans de Médine, connus sous le nom d'Ansar, ont accueilli les émigrés (Muhajirun) avec une hospitalité remarquable, partageant leurs biens et leur soutien. Cette solidarité est un exemple pour toutes les générations.

3. Planification et stratégie : L'émigration a été méticuleusement organisée, soulignant l'importance de la prudence et de la stratégie pour atteindre les objectifs, tout en mettant sa confiance absolue en Allah.


Achoura


Achoura, célébrée le 10ème jour de Muharram, revêt une grande importance spirituelle. Pour les sunnites, cette date commémore la libération de Moïse et du peuple d'Israël de l'oppression de Pharaon. Lorsque le Prophète Mohamed, SAWS, arriva à Médine, il remarqua que les juifs jeunaient ce jour en mémoire de cet événement. Partant de là, il établit aussi le jeûne de ce jour pour les musulmans, affirmant : « Nous avons plus de droit sur Moïse que vous ! »


Pour les chiites, Achoura est marqué par un deuil profond, en mémoire du martyre de l'Imam Hussein, petit-fils du Prophète Mohamed, tué lors de la bataille de Karbala en 680 après J.-C. Cette bataille représente un épisode marquant de courage, de sacrifice et de résistance à l'oppression. Les cérémonies chiites pour commémorer cet événement incluent des lectures de poèmes, des représentations théâtrales et des processions qui évoquent les épreuves subies par Hussein et ses partisans.


Quant au mérite du jeûne du jour d’Achoura, il est indiqué par le hadith du Prophète (SAWS), et rapporté par Abou Qatada, qu’Allah soit satisfait de lui. Il y est dit que le Messager d’Allah (paix et bénédictions sur lui) a été interrogé au sujet du jeûne du jour d’Achoura. Il a répondu : « J’espère qu’Allah expiera les péchés de l’année précédente. ». Si le musulman jeûne le dixième jour, il obtiendra cette immense récompense, même s’il le fait isolément, sans qu’il y ait de réprobation, contrairement à l’avis de certains savants. Quant aux hadiths mentionnant le jeûne d’un jour avant et après, ou d’un jour avant ou après, ils ne sont pas authentiquement attribués au Prophète (SAWS). Les actes de culte, comme il est bien connu, sont régis par des textes et ne doivent être accomplis que sur la base d'une preuve. Néanmoins, il est également bénéfique de suivre certaines traditions authentifiées, comme celles transmises par Ibn Abbas, qu'Allah soit satisfait de lui. Par conséquent, il n'y a aucun reproche à faire à ceux qui jeûnent le jour d'Achoura et choisissent de jeûner, également, le jour précédent et le jour suivant, ou simplement le jour suivant.


Comment jeûner Achoura


Le jeûne du jour avant ou après est recommandé mais non obligatoire. Ibn al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les degrés de son jeûne sont au nombre de trois : le plus complet est de jeûner un jour avant et un jour après, ensuite vient le fait de jeûner le neuvième et le dixième jour, ce sur quoi s'accordent la plupart des hadiths, et enfin, vient le fait de jeûner uniquement le dixième jour. » (Zad al-Ma‘ad, 2/75).

 

Les 9ème et 10ème Jours


Le Prophète Mohamed SAWS, a recommandé de jeûner les 9ème et 10ème jour de Muharram. Cette pratique permet de différencier le jeûne musulman du jeûne juif, lequel se concentre uniquement sur le 10ème jour. En jeûnant ces deux jours, les musulmans suivent une sunna (tradition) prophétique et manifestent leur gratitude envers Allah pour la délivrance des croyants.


Les 10ème et 11ème Jours


Le jeûne du 10ème et 11ème jour de Muharram est une autre option recommandée. Cette pratique, bien que moins courante que le jeûne des 9ème et 10ème jour, permet également de marquer la différence avec les pratiques des autres traditions religieuses et de prolonger la période de dévotion.


Le 10ème Jour


Jeûner uniquement le 10ème jour de Muharram est également méritoire. Ce jeûne est une occasion de se rappeler la miséricorde divine manifestée à travers les âges. Les musulmans profitent de ce jour pour intensifier leurs prières, demander pardon pour leurs péchés et renouveler leur engagement envers les valeurs de l'islam.


Le mois de Muharram, avec ses événements marquants comme l'Hégire et Achoura, offre aux musulmans une opportunité de réflexion profonde et de renforcement spirituel. Les leçons tirées de ces événements soulignent l'importance de la foi, de la persévérance, de la solidarité et de la lutte contre l'injustice. En observant les pratiques associées à ce mois, les croyants renouent avec les valeurs fondamentales de leur religion et cherchent à se rapprocher de leur Seigneur dans un esprit de dévotion sincère.



*Article paru dans le n°27 de notre magazine Iqra.



 

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