
À l’approche du mois béni, le plus cher à Allah, il est précieux de méditer sur de belles histoires et leçons autour de l’adoration. Le jeûne, en effet, ne date pas de la mission du Prophète Mohamed (paix et salut sur lui), il existait bien avant lui et faisait partie des pratiques spirituelles des communautés précédentes. Dans ce numéro, nous mettons en lumière un jeûne surérogatoire particulièrement recommandé par le Prophète (paix et salut sur lui), le jeûne du prophète Daoud (paix sur lui).
Le prophète Daoud (David) : forgeron, roi et serviteur d’Allah
À l'âge de quarante ans, le prophète Daoud (David), (paix et salut sur lui) reçut la prophétie. Dieu le désigne comme messager auprès de son peuple, les appelants à appliquer la loi qui lui fut révélée. Il les exhorta à croire en Dieu, le Seigneur de l'univers, Créateur et Maître absolu de toute chose, et à reconnaître que Lui seul mérite d'être.
Dieu Tout-Puissant révèle également au prophète Daoud le Zabour, un livre contenant des exhortations, des leçons spirituelles, des rappels et des invocations. Il lui accorda la sagesse ainsi que l'art de trancher avec justesse les affaires et les litiges.
À ce sujet, Allah Sobhanahou dit dans le Coran :
« Et ton Seigneur est plus Connaisseur de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre. Et parmi les prophètes, Nous avons donné à certains plus de faveurs qu'à d'autres. Et à Daoud nous avons donné le “Zabour”. »
SOURATE AL-ISRA, VERSET 55
Daoud (paix sur lui) descend du prophète Ibrahim (Abraham) (paix sur lui) à travers son fils Ishaq, puis son petit-fils Yacoub (Jacob), et appartient ainsi à la lignée bénie de la prophétie et du monothéisme. Il est issu de la tribu de Yahouda (Juda), fils de Yacoub, et est le premier prophète à avoir réuni la royauté et la prophétie. Il vivait du travail de ses mains.
Allah lui avait enseigné l’art de fabriquer des armures, et chaque jour, il en confectionnait une qu’il vendait pour subvenir à ses besoins. Par une faveur divine, le fer s’assouplissait entre ses mains, comme le mentionne le Coran : « Et Nous lui avons rendu le fer malléable » (Sourate Saba, verset 10).
Le jeûne de Daoud : un modèle d’équilibre et de dévotion
Concernant son adoration, il est rapporté dans les deux Sahih que le Messager d'Allah, Mohamed (paix et salut soient sur lui), a dit au sujet de Daoud (paix sur lui) : « La prière la plus aimée d’Allah est celle de Daoud, et le jeûne le plus aimé d’Allah est celui de Daoud. Il dormait la moitié de la nuit, se levait pour prier un tiers, puis dormait le sixième restant. Il jeûnait un jour sur deux et ne fuyait jamais face à l’ennemi. »
Allah lui avait accordé une voix d’une beauté envoûtante, si bien que lorsqu’il récitait les psaumes (Az-Zabour) et glorifiait le Tout- Miséricordieux, montagnes et oiseaux chantaient en chœur avec lui, par une grâce divine. Le Coran relate ce prodige :
« Et Nous avons accordé à Daoud une faveur de Notre part : “Ô montagnes et oiseaux, répétez avec lui (les louanges de Dieu) !” »
SOURATE SABA, VERSET10
Daoud (paix sur lui) est choisi par Allah comme khalife sur Terre, chargé d’éradiquer l’injustice et de juger avec équité entre les hommes. Il est le destinataire du Zabour, un livre sacré mentionné dans le Coran :
« et Nous avons donné les Psaumes (Zabour) à David. »
SOURATE AN-NISA, VERSET 163
Il était un adorateur infatigable. Il consacrait ses nuits à la prière, ses jours au jeûne, et une grande partie de son temps à l’adoration d’Allah. Le Très-Haut en témoigne dans le Coran : « Et rappelle Notre serviteur Daoud, doué de force. Il était plein de repentir. » (Sourate Sad, verset 17). « Doué de force » signifie ici une immense force dans l’adoration et les œuvres pieuses.
Daoud (paix sur lui) était ainsi un modèle de piété, d’humilité et d’obéissance totale à Allah, un serviteur dévoué qui trouvait sa force dans la proximité avec son Seigneur. D’après la Sira et les hadiths authentiques, le Prophète Mohamed (paix et salut sur lui) a fait l’éloge du jeûne de Daoud (paix sur lui), affirmant qu’il était le plus aimé d’Allah. Ce jeûne, qui relève du jeûne surérogatoire, est l’un des plus méritoires, il consiste à jeûner un jour sur deux. Le Prophète (paix et salut sur lui) a recommandé cette pratique et a souligné qu’elle était préférable au jeûne continu, car elle préserve l’équilibre tout en maintenant une constance dans l’adoration. En jeûnant ainsi, Daoud (paix sur lui) illustrait une forme d’ascèse empreinte de sagesse, où la rigueur dans l’adoration ne sacrifiait ni la force physique ni la capacité à remplir ses devoirs. Ce jeûne, aimé d’Allah, incarne une discipline spirituelle exemplaire, combinant endurance et modération, et demeure une source d’inspiration pour ceux qui cherchent à approfondir leur lien avec leur Créateur.
Le jeûne de Daoud : des bienfaits prouvés sur la longévité et la santé
Les scientifiques l’appellent le jeûne intermittent qui a gagné en popularité ces dernières années en raison de ses nombreux bienfaits pour la santé. Des études ont démontré que des intervalles plus longs entre les repas peuvent réduire le risque de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de cancer, tout en contribuant potentiellement à une augmentation de notre espérance de vie. Ces effets positifs sont attribués à des processus biochimiques activés dans nos cellules lors de la privation alimentaire, notamment l’autophagie, un mécanisme essentiel de recyclage cellulaire qui se déclenche lorsque nous sommes en état de jeûne.
Le Prophète Mohamed (paix et salut sur lui) a conseillé le jeûne de Daoud en expliquant qu’il était le plus aimé d’Allah car il représente un équilibre parfait entre rigueur spirituelle et maintien de la force physique. Cela rejoint l’idée médicale selon laquelle un jeûne trop strict ou prolongé peut affaiblir le corps, tandis qu’un jeûne intermittent bien structuré, comme celui de Daoud, permet de maximiser les bienfaits tout en préservant l’énergie et la vitalité.
La sagesse du jeûne de Daoud, pratiqué il y a des millénaires, trouve aujourd’hui une validation scientifique. Non seulement il est un acte d’adoration élevé, mais il s’avère également être un mode de vie sain, en parfaite harmonie avec les découvertes modernes en nutrition et en médecine.
*Article paru dans le n°54 de notre magazine Iqra.
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