Lumière et lieux saints de l'Islam, à la découverte des mosquées du monde (n°48) - La petite mosquée Al-Omari d'Al-Quds

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Dans l’enceinte bénie d’Al-Quds, au détour des ruelles anciennes et des souks bruissant de vie, se cache un sanctuaire discret, la Petite Mosquée Al-Omari, seul lieu de prière encore actif du quartier de Haret Al-Sharaf. Témoignage silencieux des époques révolues, elle porte en elle la mémoire des conquêtes et des pactes, des prières murmurées et des versets récités à l’ombre de ses murs.

Un héritage ayyoubide au service de la foi

Son origine remonte à l’époque bénie où Salah ad-Dîn al-Ayoubi – qu’Allah lui accorde Sa miséricorde – libéra Al-Quds des envahisseurs croisés et y réinstaura la prière du vendredi. Comme nombre de mosquées fondées à cette époque, celle-ci fut appelée "Al-Oumariya", en hommage au noble calife Omar Ibn Al-Khattab, qu’Allah le Très-Haut honora par la conquête pacifique de la ville sainte en l’an 15 de l’Hégire.

Cette mosquée, après avoir été un havre de prosternation, connut les affres de l’oubli durant l’ère mamelouke. Son nom disparut des registres, ses pierres se mêlèrent aux bâtisses voisines. Mais Allah – exalté soit-Il – voulut que son éclat fût restauré : en 1958, alors que des ouvriers dégageaient le sol d’un chantier, un mihrab ancien ressurgit, témoignant de la présence oubliée de ce sanctuaire. Des érudits et architectes du waqf islamique confirmèrent son authenticité, et c’est ainsi qu’en 1962, la Petite Mosquée Al-Omari retrouva sa vocation première, réhabilitée pour abriter à nouveau la prière.

Une architecture modeste, une âme immense

Avec sa superficie de 25 mètres carrés, cette mosquée incarne l'humilité du serviteur en présence de Son Seigneur. Sa seule salle de prière, baignée d'une lumière tamisée, accueille les âmes pieuses à l'heure du Dohr et l'Asr; alors que les fidèles du voisinage y déposent leurs prosternations dans la paix et la sérénité.

Son mihrab, élément central de toute maison d’Allah, est un appel à l’alignement des cœurs vers la Qibla sacrée. Sa porte, marquée par le temps, semble chuchoter aux passants l’histoire des âmes qui s’y sont recueillies, pleurant leurs fautes et implorant le pardon du Très-Miséricordieux.

Un espace d’ablutions, simple et fonctionnel, permet aux fidèles de purifier leurs corps avant d’orner leurs âmes par la prière. Son entrée, accessible par deux marches, se dresse face à une ruelle étroite où résonnent encore les pas des voyageurs et des pèlerins d’autrefois.

Un lieu de dévotion au cœur d’Al-Quds

Le nom "Al-Oumariya" n’a pas été donné au hasard. Omar Ibn Al-Khattab, que le Très- Haut l’agrée, fut celui qui, par la sagesse d’Allah, ouvrit les portes d’Al-Quds à la Ummah en préservant ses habitants et leurs lieux de culte. Refusant de prier dans l’église du Saint-Sépulcre, il accomplit sa prière sur un sol nu, là où s’élèvera plus tard la Mosquée Al-Omari, marquant ainsi l’empreinte de la justice islamique sur cette terre bénie.

Une flamme spirituelle qui ne s’éteint pas

Entourée aujourd’hui de bâtisses occupées, menacée par les excavations et les altérations, la Petite Mosquée Al-Omari demeure debout. Elle résiste, telle une sentinelle de la foi, aux vicissitudes du temps et aux épreuves imposées par l’histoire. Son sol sanctifié, où se sont prosternées des générations de croyants, reste un sanctuaire inviolable, un refuge spirituel préservant les âmes des distractions du monde.

Là, dans cet espace modeste, les cœurs s’apaisent, les fronts touchent la terre avec humilité, et les versets du Noble Coran résonnent dans un souffle de lumière. Car tant qu’une seule âme s’y prosternera, tant qu’une seule prière y sera élevée, cette mosquée continuera de témoigner de l’attachement indéfectible des croyants à la maison d’Allah. Que la paix et la bénédiction d’Allah enveloppent Al-Quds et ses sanctuaires, que Sa lumière illumine cette mosquée et que Son décret préserve ce lieu béni jusqu’au Jour où les hommes seront rassemblés devant leur Seigneur.