Au cœur vibrant de Tirana, la capitale albanaise, s’élève la mosquée Ethem Bey, témoin silencieux des transformations historiques et politiques qui ont marqué l’Albanie. Cette mosquée, avec sa tour de l’horloge voisine, incarne à elle seule le passé et le renouveau spirituel de la ville. Classée monument culturel de première catégorie en 1948, elle est aujourd’hui un symbole précieux de l’histoire architecturale et religieuse de Tirana, ayant miraculeusement échappé aux destructions de l’ère communiste.
Une Fondation Marquée par la Dévotion et la Culture Ottomane
La construction de cette mosquée fut initiée entre 1793 et 1794 par Molla Mohammed Bey de Petrela, gouverneur respecté et homme de charité. À sa mort, son fils, Ethem Bey, héritier de la noblesse et du savoir ottomans, entreprit de mener à bien l’édification de ce sanctuaire entre 1822 et 1833. Ethem Bey, descendant de Suleiman Pacha Bargjini – fondateur de Tirana – fit de cette mosquée une œuvre de dévotion et d’art. Sa passion pour la culture orientale transparaît dans chaque ornement, chaque motif, faisant de cette mosquée un joyau de l’architecture musulmane dans les Balkans.
la CultureOttomane La construction de cette mosquée fut initiée entre 1793 et 1794 par Molla Mohammed Bey de Petrela, gouverneur respecté et homme de charité. À sa mort, son fils, Ethem Bey, héritier de la noblesse et du savoir ottomans, entreprit de mener à bien l’édification de ce sanctuaire entre 1822 et 1833. Ethem Bey, descendant de Suleiman Pacha Bargjini – fondateur de Tirana – fit de cette mosquée une œuvre de dévotion et d’art. Sa passion pour la culture orientale transparaît dans chaque ornement, chaque motif, faisant de cette mosquée un joyau de l’architecture musulmane dans les Balkans.
En élevant la mosquée Ethem Bey et en ajoutant la tour de l'horloge, Ethem Bey offrit à Tirana un symbole durable. Ensemble, ces deux monuments expriment l'âme de la ville, où la foi et le temps se rejoignent en une harmonieuse célébration de la culture et de la spiritualité.
Une Mosquée Préservée Malgré les Tempêtes de l’Histoire
Avec l'avènement du régime communiste, la mosquée Ethem Bey fut fermée en 1967 lors de l’adoption de la loi interdisant toutes les religions en Albanie. Ce lieu sacré devint alors un témoin silencieux des persécutions religieuses qui frappèrent le pays, tandis que plus de trente mosquées de Tirana furent réduites en ruines. Seule la mosquée Ethem Bey, protégée par son statut de monument culturel, échappa à cette vague de destructions. Pendant 23 années, ses murs gardèrent le souvenir des prières passées, attendant patiemment que revienne la liberté de culte.
Ce n’est qu’en janvier 1991, après de longues décennies de silence imposé, que la mosquée ouvrit de nouveau ses portes. En ce jour mémorable, plus de 10 000 Albanais se rassemblèrent pour assister aux premiers prêches, annonçant le retour tant attendu de la liberté religieuse. Cet événement marqua un tournant dans la résilience de la foi et dans l’histoire moderne de l’Albanie.
Un Chef-d’œuvre de Décoration et d'Artisanat
La mosquée Ethem Bey se distingue par sa salle de prière, le portique et son minaret, chacun orné de motifs raffinés. La salle de prière, d’un plan carré et surmontée d’un dôme sphérique sans fenêtres, est illuminée par dix-huit ouvertures qui baignent l’espace de lumière. Au-dessus du mihrab, le verset du Trône s’élève en une spirale céleste, entouré des noms d’Allah, rappelant aux fidèles la grandeur divine. Les décorations murales de la mosquée, qui s’étendent sur près de 700 mètres carrés, sont un véritable hommage à la nature.
Les murs se parent de scènes florales, de fontaines et de ponts, des éléments rares dans les mosquées de cette région, créant une atmosphère apaisante et méditative. Le portique, en forme de « L », encadre la salle de prière du côté nord et est, offrant un espace propice à la contemplation.
Héritage et Renouveau Spirituel
La mosquée Ethem Bey est plus qu’un simple édifice ; elle est un refuge d’histoire et de foi, un rappel de la puissance de la dévotion face aux épreuves du temps. Elle symbolise le retour d’une liberté chérie et l’attachement indéfectible de la population albanaise à ses racines spirituelles. Par son architecture unique, mêlant la culture ottomane et l’art local, la mosquée Ethem Bey est aujourd’hui un lieu de prière, de recueillement, mais aussi de découverte pour les visiteurs du monde entier. Que cette mosquée, joyau de Tirana, continue d’inspirer les cœurs et d’éclairer les esprits, portant en elle la mémoire d’un peuple et la promesse de paix et de résilience.
*Article paru dans le n°40 de notre magazine Iqra.
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