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Lumière et lieux de saints l'Islam, à la découverte des mosquées du monde (n°32) - La Mosquée de l'Émir Fakhreddine



Sous le regard bienveillant des montagnes du Mont-Liban, la mosquée de l'émir Fakhreddine s’élève comme une prière silencieuse, ancrée dans l’histoire de la région. Construite en 1493, sous l’ère des Mamelouks, par l’émir Fakhreddine Ier ibn Osman ibn Ma'n, cette mosquée est le témoin de siècles de dévotion et de gloire. Son fondateur, issu des nobles tribus de la péninsule arabique, migra avec sa famille de la Mecque jusqu’aux terres libanaises, poursuivant la destinée que leur réserva Allah, le Très-Haut.


Ce sanctuaire est un joyau d’architecture mamelouke. Inspirée des édifices religieux du Levant et d’Égypte, sa construction repose sur l'utilisation de pierres taillées, avec des ornements qui témoignent d'un raffinement artistique. La mosquée présente deux portiques sans cour centrale, une particularité de son architecture, et des inscriptions finement gravées dans le marbre et la pierre, à la manière des mosquées de Damas, Alep et Le Caire. À l’entrée ouest, le nom de l’émir Fakhreddine est inscrit, exaltant sa foi et sa volonté de bâtir pour la gloire d'Allah : « Ce lieu fut édifié pour la face d’Allah le Très-Haut, par l'émir Fakhreddine ibn Osman ibn Ma'n, qu'Allah lui accorde Sa clémence. »


À l'intérieur, des textes sacrés ornent les murs. Sur le mur sud, à la base du minaret, en calligraphie Thuluth, on peut lire : « Dans des maisons qu’Allah a permis qu’elles soient élevées, et qu’y soit mentionné Son nom, où Le glorifient le matin et le soir des hommes que ni commerce ni vente ne distraient du souvenir d’Allah. » Plus haut, une autre inscription en calligraphie Naskh reprend ces paroles, rehaussées de l'évocation des récompenses divines : « Afin qu'Allah les récompense du meilleur de ce qu'ils ont fait, et les comble de Sa grâce. »



Au fil des siècles, la mosquée connut les affres du temps et des épreuves. En 1613, lors de l'attaque d'Ahmad Pacha Koujak, elle fut partiellement détruite, puis restaurée en 1673 par l’émir Ahmad ibn Milhem, un acte gravé sur une plaque de pierre à l’intérieur. À nouveau endommagée en 1841, après le départ des troupes d’Ibrahim Pacha, elle resta dans l’ombre, en silence, jusqu’à ce que la lumière divine la guide vers une nouvelle renaissance. Ainsi, comme il est écrit en turc au-dessus du portail Est : « Combien de mois et d'années est-elle restée dans l'obscurité des nuages, avant de renaître telle le soleil, louange à Allah, le Seigneur des mondes. »


C’est en 1945, à l’aube de l’indépendance du Liban, que la mosquée fut reconnue comme monument historique. La Direction des Antiquités, par la grâce d’Allah, entreprit alors de la restaurer, redonnant vie à son architecture et à son message spirituel. Elle témoigne désormais de l’harmonie entre l'art de bâtir et la foi, telle une prière éternelle. Gloire à Celui qui, par Sa miséricorde, a permis que ce lieu sacré demeure un phare pour les croyants, éclairant les âmes en quête de Sa présence infinie.




*Article paru dans le n°33 de notre magazine Iqra.



 

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