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Lumière et lieux saints de l'Islam, à la découverte des mosquées du monde (n°19) - la Mosquée Quba de Médine



Dans les annales sacrées de l'Islam, se dresse, tel un phare de piété et de dévotion, le vénérable Masdjid Quba, le premier édifice sacré érigé par la main bénie du Prophète (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui). Dans le tissu même de Médine, cette cité d'antan où l'histoire s'entrelace avec la spiritualité, cette mosquée revêt un statut éminent, une aura d'adoration immuable.


Niché au cœur du paysage médiéval, Masdjid Quba repose majestueusement au sud-ouest de Médine, à une distance harmonieuse de quatre nobles kilomètres du Masdjid al-Nabawi. Son emplacement, comme une pierre précieuse enchâssée dans le collier de la géographie, atteste d'une histoire antérieure, d'une époque où "Quba" évoquait simplement un puits dans un village appartenant aux Banu 'Amr bin 'Awf, éminente branche de la tribu des Aws Al-Ansari.


Dans le récit doré des débuts de l'Islam, cette mosquée revêt une importance primordiale. Lorsque le Prophète, que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui, posa pour la première fois le regard sur les horizons de Médine, alors nommée Yathrib, il se retira dans la bienveillance des Banu 'Amr bin 'Awf, dans ce village de "Quba". Là, durant quatre jours empreints de sérénité, il demeura sous l'hospitalité éclairée de leur chef, Kulthum bin Al-Hidam. C'est là, en ces jours bénis, qu'il ordonna l'élévation d'une mosquée, prémices de la foi s'enracinant dans cette terre fertile. Ainsi naquit Masdjid Quba, édifice de prière et de recueillement.


Les annales pieuses relatent que le Prophète lui-même, accompagné de ses fidèles compagnons, glorifiés soient-ils, s'attela à l'édification de cette enceinte sacrée. On raconte « qu’Il y posa, de sa main, la première pierre », or, ce fait n’a pas été établi, contrairement à la mosquée de Médine, le Masdjid al-Nabawi, palais de la prophétie, où ces faits sont avérés.


Par sa signification profonde, Masdjid Quba s'inscrit au cœur de l'histoire hégirienne, marquant le premier chapitre de la chronique islamique. Témoin du premier adhan qui ébranla ses murs, cette mosquée devient le symbole de l'aube nouvelle, de l'avènement d'une ère de foi et d'unité. Lorsque le Prophète, que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui, offrit la première prière du vendredi, à l’occasion de cette édification, il le fit dans une mosquée, à côté de Masdjid Quba, la Mosquée de Djoumou’â. Masdjid Quba deviendra, par la suite, le foyer spirituel, le sanctuaire de la communauté musulmane naissante.



Dans les récits pieux, le halo de vénération entourant Masdjid Quba s'étend bien au-delà de ses murs, touchant le cœur des pèlerins pieux et des voyageurs assoiffés de spiritualité. Lorsque les fidèles se dirigent vers les lieux saints de La Mecque pour accomplir le Hadj, ou après avoir conclu ce pilier fondamental de l'Islam, c'est à Médine qu'ils s'arrêtent, se tournant instinctivement vers Masdjid Quba. Guidés par les paroles du Prophète (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui) qui proclama que la prière en ce lieu équivaut à une 'Umrah’, ils aspirent à en recevoir la récompense promise. Et chaque samedi résonne le murmure des fidèles honorant la tradition du Messager (que la Paix et les Bénédictions d’Allah soient sur lui) qui, par coutume, venaient y accomplir deux rak'ahs.


L'histoire de Masdjid Quba résonne comme un murmure ancestral, tissant les fils du passé avec ceux du présent. À ses débuts, l'édifice était une humble structure, un carré modeste, où chaque côté s'étendait avec une modestie de quarante mètres, orné de trois portes. Mais sous la direction éclairée du kalif Omar ibn al-Khattab, ses murs se sont étendus, ses portes se sont multipliées, et sa présence s'est imposée avec une majesté renouvelée. L'ère d'Othman ibn Affan a vu la rénovation et l'agrandissement de cette enceinte sacrée, sa surface s'étendant, ses murs se dressant plus fiers que jamais, remplaçant les modestes branches de palmiers par la solidité de la pierre. Et sous le regard bienveillant d'Omar ibn Abd al-Aziz, alors prince de Médine, la mosquée a évolué, adoptant de nouveaux traits architecturaux, érigeant une tour, pionnière dans son histoire, et ajoutant vestibule et cour spacieuse.


Les siècles se sont écoulés mais la splendeur de Masdjid Quba demeure intemporelle. Les sultans du Hedjaz, souverains épris de piété, ont préservé son héritage, rénovant ses murs, honorant ses fondations. Les années se sont inscrites en filigrane dans ses pierres, une pierre gravée en vieux kufique, témoin de l'histoire, marquant l'élan de ses rénovations. Et lorsque l'Empire ottoman s'étendait, il portait un regard bienveillant sur cette mosquée, laissant son empreinte sur ses murs avec les rénovations de ses sultans.


Sous l'égide des souverains saoudiens, Masdjid Quba s'est élevé encore, élargissant son emprise mais ne perdant jamais son essence. Les mains habiles des artisans ont reconstruit, agrandi, préservant avec dévotion chaque trait distinctif. Sous le règne de feu le roi Fahd bin Abdulaziz, l'édifice a atteint de nouvelles hauteurs, s'étendant sur des terres nouvellement acquises, accueillant les fidèles avec une générosité inégalée.


Dans cette épopée architecturale, Masdjid Quba s'est métamorphosé, révélant sa nouvelle forme dans une expansion d'une ampleur jamais vue. Tel un joyau ciselé dans la pierre, la mosquée s'est élevée, prenant une allure rectangulaire, avec deux étages caressant le ciel, une cour intérieure enveloppée de toutes parts par les portes, dont la partie nord s'offre comme un sanctuaire réservé, une salle de prière dédiée à la grâce des femmes. Les minarets, jadis solitaires, se dressent désormais en quatuor, les 56 dômes s'alignant en procession, comme des sentinelles célestes veillant sur ce sanctuaire, et le nombre des portes s'accroissant à dix-neuf, sept majeures, douze secondaires. Dans cette étreinte d'expansion, la superficie s'étend, s'étale sur 13 500 mètres carrés, une enceinte accueillante, ouvrant ses bras aux fidèles venus quérir refuge.


Autour de cette enceinte sacrée, les dépendances s'épanouissent, offrant un abri aux âmes dévouées. Des demeures s'érigent pour les imams et les muezzins, une bibliothèque se dresse, gardienne du savoir, des résidences pour les gardiens, un marché où s'échangent les bénédictions divines. Et dans cette symphonie de services, les commodités s'épanouissent, des toilettes nombreuses, des unités de purification réparties avec équité, témoignant de l'accueil généreux de cette maison d’Allah. Trois unités centrales répandent la fraîcheur bienvenue, un souffle de confort pour les âmes assoiffées, chacune portant en elle la capacité d’un million et 80 000 unités thermiques, offrant un refuge à ceux qui cherchent la paix dans la prière et la dévotion.



*Article paru dans le n°19 de notre magazine Iqra



 

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