Dans un récit digne des légendes ancestrales, les vestiges d'une mosquée édifiée au VIIe siècle ont été dévoilés à Tibériade/Tabaria. Cette révélation majestueuse éclaire les recoins de l'histoire régionale, offrant un témoignage vibrant de la grandeur de la civilisation musulmane à ses débuts.
Datant des premières décennies de l'Islam, ce sanctuaire millénaire se dresse comme l'un des plus anciens lieux de culte musulmans à être explorés avec ferveur. Jadis, il surplombait les rives scintillantes de la mer de Galilée, majestueux parmi les monuments antiques et les résidences édifiées par les illustres califes.
Le site archéologique de la mosquée omeyyade de Al-Juma, niché dans la banlieue septentrionale de Tibériade/Tabaria, recèle en ses profondeurs une mosquée encore plus ancienne, érigée à peine quelques décennies après le départ de notre Bien-Aimé, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui. Dans ces ruines, découvertes en 1950, les archéologues furent saisis de stupeur en découvrant les fondations d'une mosquée antique, là où ils s'attendaient à trouver les vestiges d'un marché byzantin.
Ce trésor archéologique offre un aperçu inestimable des débuts de l'Islam, révélant des informations cruciales sur les premiers lieux de culte de notre foi florissante. Jusqu'à présent, la mosquée la plus ancienne ayant fait l'objet de fouilles a été découverte en Irak, à Wasit, édifiée en l'an 703. La mosquée de Tibériade remonte à une époque antérieure, de plusieurs décennies ! Cette découverte, permise grâce à des artefacts céramiques et des fragments monétaires, témoigne d'un passé glorieux enfoui dans les profondeurs de l'histoire incarnant la présence musulmane dans la cité byzantine de Tibériade/Tabaria, conquise en l'an 635.
Datée avec une précision étonnante grâce à des pièces de monnaie et des vestiges de poterie, cette première mosquée coexistait harmonieusement avec les églises et synagogues environnantes. Cette cohabitation pacifique est soulignée par la modestie et la simplicité de l'édifice, témoignant d'une volonté manifeste de respect envers les croyances et les traditions existantes.
En effet, au VIIe siècle, suite aux conquêtes musulmanes dans la région, Tibériade/Tabaria s'était érigée en la capitale de Jund al-Urdun (جُـنْـد الْأُرْدُنّ), l'une des cinq provinces administratives et militaires des débuts de la période musulmane, devenant ainsi un centre politique et économique éminent du monde arabo-musulman. De ce fait, cette découverte, tant acclamée, offre un éclairage sur les origines de l'Islam dans la région, rappelant avec éloquence la richesse et la magnificence de cette civilisation éclairée.
En scrutant les lignes tracées par l'archéologie, une érudite des trésors de notre foi musulmane estime que la structure initiale, dont les seules traces résiduelles sont celles des fondations inférieures, couvrait environ 22 mètres de large sur 49 mètres de long, présentant une forme rectangulaire imparfaite. En outre, elle possédait une cour intérieure. Ces dimensions confirment la taille modeste de la mosquée par rapport à sa successeure monumentale, édifiée par-dessus, qui s'étendait sur 78 mètres sur 90 mètres. Cette mosquée à plusieurs niveaux servait de masjid jāmi, lieu où la communauté musulmane se rassemblait chaque vendredi pour la prière collective hebdomadaire. Elle occupa ensuite le rôle de mosquée principale de la ville, jusqu'à ce que sa chute survienne lors du séisme de 1068. Ces deux phases de construction en l'espace d'un demi-siècle confirment que les premiers dirigeants musulmans, gouvernant une population majoritairement non musulmane, adoptèrent initialement une approche tolérante envers les autres confessions.
Tibériade/Tabaria, cité millénaire, s’était élevée tel un phare de la sagesse et de la cohabitation, offrant une toile où s'entrelacent les fils des différentes croyances. A cette époque, elle incarnait un exemple vivant de cet "âge d'or de la cohabitation". Les musulmans, loin d'imposer leur foi par la force brutale, choisirent l'intégration, tissant des liens harmonieux avec le tissu social et religieux préexistant. Cette noblesse d'âme dépeint la tolérance et la richesse de la diversité qui ont caractérisé cette période révolue mais éclairée de l'histoire. Un exemple à méditer, issu des annales du passé, alors que des murmures inquiétants laissent entrevoir les intentions funestes d'un gouvernement d'extrême droite suprémaciste, envisageant l'anéantissement d'Al-Aqsa.
La révélation de cette ancienne mosquée à Tibériade/Tabaria étend les horizons de notre perception sur la civilisation musulmane, révélant son éclat et sa grandeur dès ses premiers pas. Elle nous convie à sonder les profondeurs des racines de cette foi dynamique et à méditer sur son influence sur les sociétés qui ont eu l'honneur de l'accueillir.
*Article paru dans le n°17 de notre magazine Iqra
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