Depuis l'aube des temps, l'édifice béni de la Mosquée Sacrée à La Mecque, joyau resplendissant de la foi musulmane, a captivé l'attention et l'admiration des monarques et des souverains qui se sont succédés à travers les ères glorieuses de notre histoire. De l'ère des quatre premiers califes bien guidés, aux dynasties éminentes des Omeyyades, Abbassides, Mamelouks, Ottomans, jusqu'à nos jours, l'empreinte majestueuse de cette demeure de piété n'a cessé de susciter l'émerveillement des cœurs croyants.
Car La Mecque, phare sacré illuminant l'horizon de l'islam, est le point d'origine de la lumière prophétique éternelle, le lieu où les aspirations des fidèles convergent. Il est remarquable de constater que les souverains musulmans, tant anciens que modernes, ont perpétué la tradition de respect et de préservation des réalisations de leurs illustres prédécesseurs, enrichissant ainsi l'héritage architectural sans jamais ternir son éclat.
L'ancien édifice de la Mosquée Sacrée, avant la première expansion saoudienne en 1907, demeure un témoin immuable du dévouement de ceux qui l'ont érigé, du groupe de Mirza, à travers les siècles. Aujourd'hui, son aura persiste, enchâssée dans les méandres du portique ancien, connu sous le nom de portique ottoman. Toutefois, l'appellation même de ce portique, bien que tolérée si elle fait référence au vénérable calife bien guidé Uthman ibn Affan, qu'Allah soit satisfait de lui, le premier à établir les portiques qui entourent le Tawaf lors de son expansion en l'an 26 de l'Hégire, demeure contestée. Car en vérité, ce portique incarne un mélange de styles abbasside, mamelouk, et enfin ottoman, reflétant ainsi une continuité historique éloquente, témoignage de l'engagement inébranlable des souverains successifs envers cette noble œuvre.
Le portique, dans sa splendeur d'antan, antérieure à l'expansion saoudienne de 1375 de l'Hégire, demeure tel qu'il a été façonné par les expansions audacieuses du calife abbasside Al-Mahdi en l'an 160 de l'Hégire, puis en l'an 164 de l'Hégire, marquées par l'ajout de la Chambre de la Rencontre, de la Porte d'Ibrahim, sous le règne respectif des califes abbassides Al-Mu'tadid puis Al-Muqtadir Billah. Ensuite, sous le règne illustre du sultan ottoman Selim II, le portique a été reconstruit, et son toit remplacé par des dômes. À partir de l'an 979 de l'Hégire, suite aux ravages du temps, il a été achevé par son successeur, le sultan Murad III, en l'an 984 de l'Hégire. Ainsi, l'appellation "ancien portique" s'impose, afin de préserver sa mémoire intemporelle, fruit d'un labeur dévoué qui s'étend des premiers jours de l'islam, jusqu'à nos heures.
En hommage à cette noble tradition de préservation et d'enrichissement, l'ancien portique s'est mué en un musée vivant de l'architecture islamique, capturant dans ses murs les échos de l'histoire glorieuse des sultans et des califes. En franchissant le seuil de la Porte de la Salutation, érigée à l'est de la Mosquée Sacrée par le sultan Soliman le Législateur, le visiteur est accueilli par un pilier ancien, héritage du sultan mamelouk Al-Ashraf Qaitbay, orné de décrets royaux évoquant la destitution des dignitaires et l'installation de nouveaux juges. Ainsi, chaque élément de l'ancien portique raconte une histoire d'engagement et de dévotion envers la Maison Sacrée d’Allah.
Aux murs de l'ancien portique, des plaques de pierre de Shemsi, gravées de versets coraniques et de détails architecturaux, témoignent de l'érudition artistique et de la finesse des artisans musulmans. Ces inscriptions, immortalisées dans la pierre, célèbrent les réalisations des sultans mamelouks, des califes abbassides, et des sultans ottomans, préservant ainsi le patrimoine architectural pour les générations à venir.
Les éléments architecturaux islamiques, ornant les murs, les portiques, et les colonnes de la Demeure Sacrée d’Allah, témoignent de la grandeur de l'art islamique, capturant l'essence même de la foi à travers des motifs complexes et des versets sacrés. Chaque détail, chaque arabesque, est une ode à la beauté et à la perfection divines, transcendant les siècles avec une grâce intemporelle.
Ainsi, la Mosquée Sacrée d’Allah demeure un phare de lumière, illuminant le chemin des croyants à travers les âges, une merveille architecturale qui transcende les frontières du temps et de l'espace, une expression éternelle de la dévotion et de la piété des fidèles envers leur Créateur.
Étapes : L'Expansion Bénie de la Mosquée Sacrée à La Mecque
Dans les annales de l'humanité, nulle cité n'a été élevée aux sommets de la vénération et de l'honneur autant que La Mecque, sanctuaire où trône la Kaaba, première demeure érigée pour l'adoration divine et la proclamation de Son unicité. Les assises de cette Kaaba furent posées par Abraham et son fils Ismaël (que la paix soit sur eux), suivant l'édit divin, destinant cet endroit à devenir le lieu de pèlerinage pour les fidèles.
Allah Tout-Puissant exauça, des millénaires plus tard, la prière d'Abraham (que la paix soit sur lui) en dépêchant un messager issu de sa lignée : le sceau des prophètes, Mohamed (que la prière et la paix soient sur lui), porteur du Livre Sage, envoyé pour éclairer l'humanité tout entière. En l'an 10 de l'Hégire, il accomplit le Hajj, prêcha son message, et ses paroles et actes furent fidèlement rapportés par ses compagnons (qu’Allah soit satisfait d'eux).
Depuis lors, le flot des pèlerins n'a cessé de croître d'année en année, atteignant près de deux millions d'âmes à l'ère contemporaine. Les lieux saints furent toujours honorés et préservés, bénéficiant perpétuellement de l'attention des autorités chargées de leur entretien. Ainsi, au fil des siècles, diverses expansions furent entreprises, la première sous le califat d'Omar ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui).
L'expansion d'Omar ibn al-Khattab, en l'an 17 de l'Hégire, vit la première extension de la mosquée sacrée, conséquence d'une inondation ayant endommagé les édifices. Omar acquit les demeures avoisinantes, les annexa à la mosquée, et érigea un mur pourvu de portes et de lampes, afin d'éclairer les nuits sacrées.
L'expansion d'Othman ibn Affan, en l'an 26 de l'Hégire, constitua la seconde phase, répondant à l'essor démographique et au nombre croissant de pèlerins. Il acquit les habitations environnantes, agrandit l'enceinte, et orna l'édifice de colonnes de marbre et de portiques couverts.
Sous le règne d'Abdallah ibn al-Zubair, en l'an 65 de l'Hégire, survint la troisième extension, suite à un incendie ayant ravagé la Kaaba. Il la reconstruisit et agrandit la mosquée, portant sa superficie à 10 000 mètres carrés.
L'expansion d'Al-Walid ibn Abd al-Malik, en l'an 91 de l'Hégire, constitua la quatrième phase, survenue après une autre inondation. Il accrut l'emprise de la mosquée et y introduisit des colonnes importées d'Égypte et de Syrie.
Abu Jâ’far al-Mansur, deuxième calife abbasside, agrandit la mosquée en l'an 137 de l'Hégire, ajoutant des espaces au nord et à l'ouest, et érigeant un minaret.
Al-Mahdi, troisième calife abbasside, doubla la superficie de la mosquée en l'an 160 de l'Hégire, puis procéda à une nouvelle expansion en l'an 164 pour recentrer la Kaaba dans la cour.
Al-Muqtadir, calife abbasside, annexa deux maisons appartenant à Zubaida à la mosquée, en l'an 306 de l'Hégire, élargissant ainsi son emprise.
Après l'expansion de l'an 306 de l'Hégire, aucune extension majeure n'eut lieu sous les Fatimides, les Ayyoubides, les Mamelouks ou les Ottomans, à l'exception de réparations. L'ère moderne vit l'entame de nouvelles expansions sous le règne du roi Saoud, en l'an 1375 de l'Hégire (1955), divisées en plusieurs phases pour agrandir la zone de prière et faciliter l'accès.
Sous le règne du roi Fahd, en l'an 1409 de l'Hégire, une nouvelle extension fut initiée, ajoutant un édifice au côté ouest de la mosquée, portant la capacité totale à environ 773 000 fidèles lors des pics de fréquentation.
Ces travaux englobèrent la décoration islamique, l'ajout de colonnes de marbre, et la création de nouvelles entrées pour améliorer l'accessibilité et le confort des pèlerins. Cette expansion moderne illustre l'engagement continu des autorités saoudiennes à accueillir le flux croissant de musulmans, venus des quatre coins du globe, pour le Hajj et la Omra.
En somme, ces successions d'expansions témoignent de l'importance que les divers dirigeants islamiques ont attachée à la Mosquée sacrée de La Mecque, veillant à ce qu'elle demeure un phare central de l'adoration musulmane.
*Article paru dans le n°23 de notre magazine Iqra.
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