Selon le récit transmis par Aïcha (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) a déclaré :
« Briser un os d'un défunt revient à le briser alors qu'il est en vie. »
Rapporté par Ahmad, Abou Daoud et Ibn Majah
Ce hadith met en lumière l'importance du respect envers les défunts dans la tradition islamique, en laquelle leurs droits demeurent sacrés, notamment celui de l'intégrité physique, de même qu'ils le sont pour les vivants.
Notre noble Charia accorde à l'être humain une considération éminente, l'honorant de la manière la plus sublime. En témoignent les paroles d'Allah, exalté soit-Il : « Certes, Nous avons honoré les enfants d'Adam, Nous les avons transportés sur terre et sur mer, Nous leur avons accordé des biens purs et les avons préférés à bien des créatures. par un grand privilège. » (Sourate Al-Isra, verset 70).
L'attention de la Charia envers l'être humain ne se limite pas à sa vie, mais s'étend au-delà de son décès. En effet, la loi divine préserve la dignité du défunt tout comme celle du vivant, interdisant ainsi que l'on foule son tombeau, que l'on y assouvisse des besoins personnels, ou que l'on y dépose des impuretés.
Il en va de même pour l'interdiction de brûler le corps du défunt ou de le profaner. Ce noble hadith vient corroborer et affirmer cette attention continue. Hafiz Ibn Hajar, dans son commentaire de ce hadith, souligne : « Il ressort de ce hadith que la dignité du croyant persiste au-delà de sa mort, tout comme elle prévalait durant sa vie. » L'imam Al-Taybi précise: « Cela indique qu'il convient de ne point humilier un mort, de la même manière qu'on ne le ferait pour un vivant. » De son côté, l'imam AlBaji affirme : « Cela signifie qu'il conserve son honneur après la mort, comme il l'avait de son vivant, et que briser ses os après sa mort est aussi interdit que de les briser de son vivant. »
Cela témoigne de ce que le respect dû au corps humain ne prend nullement fin avec la mort. Le défunt doit être traité avec la plus grande vénération, épargné de toute forme d'humiliation, qu'il s'agisse de profanation, de mutilation ou de tout acte similaire. En Islam, la position des jurisconsultes est sans équivoque : il est interdit de profaner les tombes, à moins qu'une nécessité impérieuse ne le requière, telle que l'inhumation d'un autre défunt, en raison de l'encombrement des sépultures. Dans ce cas, les ossements anciens doivent être traités avec respect, rassemblés et ensevelis dans un coin de la même tombe, plutôt que déplacés ailleurs.
De surcroît, il ressort de ce hadith que la mutilation des corps, même lorsqu'il s'agit de ceux d'ennemis non musulmans, en temps de guerre, n'est pas permise, sauf si cela répond à un intérêt légitime sans intention de déshonorer ou de profaner. Cette distinction souligne la manière nuancée avec laquelle les morts doivent être traités, selon les circonstances.
Il en résulte que la Charia accorde une importance particulière au respect des défunts et de leurs sépultures, interdisant formellement d'y déposer des impuretés, de s'y asseoir ou de les profaner de quelque manière que ce soit.
*Article paru dans le n°39 de notre magazine Iqra.
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