La Grande Mosquée de Paris inaugurait ce mardi son École nationale Ibn Badis, située à Vitry-sur-Seine.
Ce nouvel établissement, qui offrira des conditions optimales pour nos étudiants et nos enseignants, devient le pôle central de toutes nos formations, en particulier la formation des imams, des mourchidates et des aumôniers, qui est aussi dispensée dans cinq autres annexes en France.
Lors de la cérémonie ont été remis les diplômes à la nouvelle promotion de 63 étudiants qui a achevé notre parcours de formation des imams et des mourchidates en 2024.
Pour cette cérémonie, le recteur Chems-eddine Hafiz était honoré de la présence du maire de Vitry-sur-Seine, de la cheffe du Bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur, d'un représentant du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, du chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie, du Consul d’Algérie à Créteil, des représentants des ambassades de Tunisie et d’Égypte, des responsables religieux musulmans et des autres cultes.
INAUGURATION DE L’ÉCOLE NATIONALE IBN BADIS - DISCOURS DE MONSIEUR LE RECTEUR CHEMS-EDDINE HAFIZ
Monsieur Pierre Bell-Lloch, maire de Vitry-sur-Seine ;
Madame Parvine Lacombe, cheffe du Bureau central des cultes du ministère de
l’Intérieur ;
Monsieur l'ambassadeur Jean-Christophe Peaucelle, conseiller pour les affaires religieuses du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères ;
Monsieur Houssem Eddine Hamimid, Chargé d’affaires de l’ambassade d’Algérie ;
Monsieur Houssem Eddine Touahria, Consul d’Algérie à Créteil ;
Messieurs les représentants des Ambassades d’Egypte et de Tunisie en France ;
Messieurs les représentants des fédérations musulmanes nationales : Monsieur
Assani Fassassi pour la FFAIACA et Monsieur Lhaj Thame Breze pour Musulmans de
France ;
Monsieur Nadir Mehidi, aumônier militaire en chef pour le culte musulman ;
Messieurs les responsables de notre École et de ses annexes ;
Mesdames, messieurs, les imams, les enseignants et les étudiants ;
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C’est avec fierté et sentiment de responsabilité que nous inaugurons aujourd’hui l’École nationale Ibn Badis.
Ce moment marque une avancée capitale dans notre engagement en faveur du culte musulman en France, en faveur des hommes et des femmes qui l’organisent au quotidien, qui transmettent la voie d’un islam éclairé, fidèle à ses principes de paix, de fraternité et d’harmonie dans le monde et dans la société.
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Dès mon arrivée à la tête de la Grande Mosquée de Paris, en janvier 2020, ma première action fut de mettre en place une étroite collaboration avec nos imams.
Je les ai toujours considérés comme des acteurs essentiels : j’ai œuvré sans relâche à leurs côtés et j’ai relevé avec eux les défis qui se présentaient à nous.
Comptant sur les qualités des imams de la Grande Mosquée de Paris, à l’œuvre sur tout le territoire national, j’ai cependant constaté le manque d’imams correctement formés en France : et j’ai agi en conséquence.
Ces dernières années, la Grande Mosquée de Paris a insufflé une nouvelle dynamique à notre formation, qui existe depuis le milieu des années 1990.
Grâce à un travail de tous les instants, nous avons redéfini le parcours de formation et repensé le programme pour allier l’apprentissage rigoureux des sciences islamiques à la compréhension approfondie des réalités de la société française.
Cinq annexes ont d’ores et déjà vu le jour à travers le pays : aux Mureaux, à Lille, à Marseille, à Rive-de-Gier, au plus près des hommes et des femmes désireux d’apprendre et de mettre leur foi au service de leurs coreligionnaires.
Nous franchissons désormais une nouvelle étape.
À compter de ce jour, l’École nationale Ibn Badis devient le pôle central des activités de formation et d’éducation de la Grande Mosquée de Paris, comprenant l’enseignement de la langue arabe aux enfants et de la calligraphie arabe.
Cet établissement offrira des conditions optimales aux étudiants et nous permettra d’augmenter leur nombre.
Il nous donnera aussi la possibilité de diversifier nos formations, aux côtés de la formation principale qui restera celles des imams, des mourchidates et des aumôniers.
L’ensemble des étudiants de nos annexes profiteront de l’impulsion générée par ce nouveau pôle.
Ils seront accueillis par une équipe de coordinateurs et d’enseignants, constituée notamment de nos imams, et dont je félicite aujourd’hui les compétences et la qualité d’investissement.
Je souhaite aussi que l’École nationale Ibn Badis développe les relations qu’elle peut déjà entretenir avec d’autres institutions – universités, instituts, établissements d’enseignement supérieur des autres religions –, ainsi qu’avec des institutions musulmanes de renommée internationale : ce fut par exemple l’un des sujets de discussion lors de mon récent entretien avec le grand imam d’Al-Azhar, Cheikh Ahmed el-Tayeb, au Caire.
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Cette inauguration intervient à un moment décisif, où nous avons besoin d’avancées tangibles pour renforcer la professionnalisation des imams et des aumôniers, alors qu’un premier pas vers la reconnaissance du métier d’imam vient d’être franchi.
Je veux saluer toutes les personnes, ici présentes – élus, dignitaires religieux, personnalités civiles – qui ont conscience de la hauteur des enjeux, et parmi eux : Monsieur le Maire de Vitry-sur-Seine, qui a tout de suite compris l’importance du projet, et Madame la Cheffe du Bureau central des cultes du ministère de l’Intérieur, avec qui nous dialoguons régulièrement pour renforcer les structures du culte musulman.
Ce nouvel établissement, dont nous avons financé les travaux de rénovation, est une preuve des ressources investies par la Grande Mosquée de Paris pour l’avenir du culte musulman en France : nous sommes dans le concret et laissons les détracteurs à leurs fantasmes absurdes.
Je tiens également à souligner que la Grande Mosquée de Paris a pu mener à bien son projet grâce à la décision, émanant de Monsieur le Président de la République Algérienne, de lui transmettre ce bâtiment, qui était un bien de l’État.
Ce geste décisif illustre une nouvelle foi l’engagement vertueux de l’Algérie pour le culte musulman en France et pour toute notre communauté de foi.
Cet engagement existe depuis des décennies.
Il a permis de soutenir nos lieux de culte, nos imams, qui en avaient et en ont encore cruellement besoin, dans le respect des lois et des principes de la République française, dans l’ouverture aux autres religions et à la pluralité de la société, dans la lutte contre tous les extrémismes.
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En ces temps de questionnements, d’incompréhension, de recul des liens sociaux, nous avons le devoir de donner aux imams une formation digne de leur noble vocation et de la complexité de leurs missions.
Dans une atmosphère d’hostilité grandissante, la société voit en nos imams le reflet de toute notre religion : ils ont la lourde tâche d’aller à contre-courant des idées reçues.
Les imams sont des guides spirituels, mais aussi des passeurs de valeurs, des confidents qui rassurent les âmes et les vies tourmentées, des acteurs qui orchestrent l’adéquation entre la vie religieuse et la vie citoyenne.
Ce lieu porte le nom d’une figure emblématique dont peuvent s’inspirer les nouvelles générations : Abdelhamid Ben Badis, fondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens, qui a œuvré sans relâche pour l’éducation, le savoir et la justice sociale, contre l’extrémisme et l’ignorance, en défendant l’équilibre et l’harmonie sociale. Il fut le premier à créer des écoles mixtes où garçons et filles se côtoyaient.
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Mesdames, Messieurs,
Dans quelques instants, nous aurons la joie de remettre les diplômes à la nouvelle promotion de 63 étudiants qui a achevé notre parcours de formation des imams et des mourchidates en 2024.
Chers étudiants,
Je m’adresse à vous directement pour vous féliciter chaleureusement : votre réussite honore notre institution et notre religion.
C’est un merveilleux chemin que vous avez choisi d’emprunter, vers notre Créateur et vers les enseignements qu’Il a révélé à notre prophète Mohammed (saws).
Ce diplôme est la marque de votre envie d’éclairer nos concitoyens, de les aider à discerner le vrai du faux, de les conseiller sur le monde qui nous entoure.
Il vous appartient désormais de trouver les attitudes et les mots justes qui pourront montrer à la communauté nationale que notre religion ne veut que le bien et la paix, et que les musulmans sont des citoyens à part entière, qu’il n’y a aucun antagonisme entre la citoyenneté et la foi musulmane.
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Devant vous, je prends aujourd’hui un engagement : l’École nationale Ibn Badis formera les futurs imams, avec les outils et dans un esprit qui leur permettront d’accompagner leurs fidèles avec sagesse et discernement, et de renforcer le lien entre la spiritualité et la citoyenneté.
Que cette inauguration ouvre les portes d’un lieu où chacun pourra contribuer à des lendemains plus sereins.
Je vous remercie.
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