top of page

Focus sur une actualité (n°34) - L’humble crèche de la réconciliation : l'appel du Pape François à la paix



Sous le ciel clément de décembre, où les étoiles semblent murmurer l’antique promesse de Bethléem, la place Saint-Pierre s’est parée d’une solennité singulière. Ce 9 décembre 2024, le Pape François, silhouette familière et pourtant toujours empreinte d’un mystère sacré, a inauguré une crèche dont la symbolique transcende le cadre traditionnel pour épouser les espérances les plus profondes de notre époque tourmentée.


Au centre de cette scène, l’Enfant repose sur un keffieh, ce tissu qui, au-delà de sa texture, raconte une histoire de résistance, de souffrance, et d’identité. Par ce geste, le SaintPère inscrit la Nativité dans une dimension universelle, où la fragilité du nouveau-né de Judée se mêle aux cris d’un Moyen-Orient déchiré. "Assez de guerres, assez de violence", a-t-il imploré, avec la gravité d’un berger exhortant un troupeau égaré à retrouver le chemin de la lumière. Ces paroles, simples mais investies d’une profondeur insondable, résonnent comme un écho dans le cœur de millions d’âmes fatiguées par les conflits incessants.


La crèche, œuvre des artisans de Grado, et l’arbre majestueux venu de Ledro, en Italie, s’élèvent comme des métaphores de l’unité et de la solidarité entre les peuples. Si le bois brut de l’arbre témoigne de la robustesse des liens tissés entre les nations, la douceur des figures sculptées nous rappelle que la tendresse peut jaillir même au milieu des vents les plus contraires. Loin d’être de simples décorations, ces éléments incarnent l’esprit même de Noël, un appel à l’humilité et à la fraternité universelle.


En consacrant cette scène, François, ce Pape des périphéries, a une fois de plus donné une voix à ceux que l’histoire oublie. Avec sa clairvoyance empreinte de sagesse pastorale, il a transcendé le symbolisme religieux pour en faire un cri d’humanité. Car dans ce keffieh enveloppant le Verbe incarné, il y a une leçon adressée au monde : l’amour divin, dans sa toute-puissance, choisit de se manifester là où l’homme refuse de regarder, dans les zones de fracture, sur les visages endeuillés, dans les cœurs brisés.


La nuit tombante, les lumières du sapin ont scintillé comme un chant silencieux d’espoir, tandis que le Saint-Père bénissait la foule rassemblée. Et dans cette clarté vacillante, il semblait que le message de Noël retrouvait son éclat originel : une paix qui ne se proclame pas avec fracas, mais qui germe dans le silence des âmes prêtes à accueillir l’autre. Ainsi, en l’espace d’un instant suspendu dans l’éternité, François a rappelé à l’humanité que la crèche n’est pas seulement un décor figé dans le temps, mais le miroir de nos quêtes et de nos luttes. Puissent les cieux s’ouvrir et les hommes répondre à son appel, pour que, sous l’arbre de Noël et au pied de cette humble crèche, l’humanité retrouve la grâce de son unité perdue.



*Article paru dans le n°43 de notre magazine Iqra.



 

À LIRE AUSSI :

Focus sur une actualité de l'islam et des musulmans ( n°12) - Rapatriez nos filles


Comments


bottom of page