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Focus sur une actualité (n°32) - La violence contre les femmes : un cri du monde à l'oreille de l'humanité


Dans l’ombre des siècles passés et à la lumière d’un présent encore vacillant, les violences faites aux femmes demeurent une plaie ouverte, universelle, qui transcende les frontières géographiques et culturelles. Chaque chiffre, chaque statistique, est le miroir d’un visage, d’un nom, et souvent, d’un silence imposé. Pourtant, au cœur de ce tumulte mondial, une réalité poignante émerge : les sociétés, qu’elles soient occidentales ou musulmanes, partagent un fardeau commun dans cette tragédie universelle, bien que les expressions de ces violences varient selon les contextes.


Une souffrance universelle aux chiffres alarmants


D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près d’une femme sur trois dans le monde (30 %) subit des violences physiques ou sexuelles infligées par un partenaire intime au cours de sa vie. Derrière cette statistique glaçante, se cache une violence protéiforme, parfois visible, souvent sournoise, mais toujours destructrice.


Dans les régions d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, cette proportion atteint des sommets, avoisinant les 37 %. À chaque foyer, à chaque rue, le cri silencieux des femmes ébranle des sociétés enfermées dans des traditions patriarcales où le poids des normes pèse davantage que celui de la justice.


En Europe et en Amérique du Nord, bien que les structures légales et les campagnes de sensibilisation aient permis d’amorcer une lutte plus visible, les chiffres restent éloquents : 25 % à 30 % des femmes déclarent avoir été victimes de violences de la part de leur conjoint ou partenaire. Ici, la modernité ne protège pas entièrement ; elle éclaire seulement les coins sombres d’une réalité souvent ignorée.


Le féminicide : une tragédie mondiale


Les chiffres de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ajoutent une dimension tragique à cette sombre fresque. En 2021, plus de 45 000 femmes et filles ont été tuées dans le monde par un proche, soit une femme ou une fille chaque 11 minutes. Les féminicides, marqués par la violence intime et les crimes d’honneur, dévoilent des visages différents selon les régions.


Dans les pays du Moyen-Orient et d’Asie du Sud, les crimes dits "d’honneur" pèsent lourd dans la balance des féminicides. Pourtant, en Europe et aux États-Unis, ces meurtres prennent la forme d’une violence domestique exacerbée par des contextes psychologiques et économiques.


Les conflits armés : un terreau fertile pour les violences sexuelles


Les zones de conflit exacerbent tragiquement la vulnérabilité des femmes. Selon un rapport des Nations Unies, le nombre de femmes tuées dans les zones de guerre a doublé en un an, tandis que les cas de violences sexuelles ont augmenté de 50 %. Ces chiffres alarmants révèlent que les femmes sont les premières victimes des conflits armés, subissant des atrocités qui laissent des cicatrices indélébiles sur les individus et les communautés.


Ghaza : l'épicentre d'une crise humanitaire féminine


Au cœur de la bande de Ghaza, les femmes endurent une souffrance exacerbée par le conflit. Selon les Nations Unies, près de 70 % des victimes des récentes hostilités sont des femmes et des enfants, soulignant leur vulnérabilité accrue. Les infrastructures détruites, les déplacements massifs et l'accès limité aux services essentiels plongent les femmes dans une précarité sans précédent. Les rapports font état de violences sexuelles et de genre, de privations de soins de santé, et d'une insécurité alimentaire alarmante. Les femmes enceintes, en particulier, sont confrontées à des conditions déplorables, avec des accouchements se déroulant souvent sans assistance médicale adéquate, mettant en péril leur vie et celle de leurs nouveau-nés.


Un combat face aux ombres


Pourquoi, alors, cette violence persiste-t-elle dans un monde qui se veut « un monde éclairé » ? Les causes sont multiples. La pauvreté, l’ignorance, et les inégalités de genre se mêlent à des traditions ancestrales. Dans les pays majoritairement musulmans, les structures patriarcales, parfois renforcées par des lois discriminatoires, nourrissent une impunité insidieuse. En Occident, bien que les législations soient plus protectrices, les stigmates culturels et les tabous sociaux freinent encore la libération totale de la parole des victimes.


Entre ombre et lumière : un espoir fragile


Cependant, l’espoir n’est pas éteint. Les campagnes globales menées par l’ONU Femmes, les réformes juridiques, et l’éveil progressif des consciences œuvrent à panser ces blessures. Des pays comme la Tunisie, où des lois pionnières contre les violences faites aux femmes ont vu le jour, ou encore la France, où des dispositifs comme les bracelets antirapprochement se multiplient, montrent la voie.


Le chemin est encore long, mais chaque avancée, chaque cri entendu, est une victoire sur le silence. Car au-delà des chiffres et des constats, il y a cette certitude qu’un jour, peut-être, les femmes du monde entier pourront marcher sans crainte, parler sans peur, et vivre pleinement leur humanité. Ainsi, le combat continue, porté par les ombres d’hier, éclairé par les espoirs d’aujourd’hui. Un combat universel pour une liberté universelle.



*Article paru dans le n°41 de notre magazine Iqra.



 

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