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Focus sur une actualité (n°24) - L’ONU, un pacte pour l’humanité : vers une métamorphose de la pensée et de l’action globale



L’actualité de la signature d’un pacte par les États membres de l’ONU en vue d’offrir un avenir meilleur à l’humanité doit être interprétée à la lumière de la complexité qui régit notre époque. Ce pacte, bien qu'il constitue une avancée symbolique, est inscrit dans une époque où les crises se multiplient et s’entrelacent. Penser ce pacte, c'est comprendre qu'il ne s’agit pas simplement d’une nouvelle initiative internationale, mais d’un geste qui convoque une pensée globale, une réflexion sur l’interdépendance des défis auxquels nous faisons face.

 

Nous vivons une période où les enjeux écologiques, économiques, sociaux, géopolitiques, et culturels se nourrissent les uns des autres, créant des turbulences et des incertitudes que les approches fragmentées ne peuvent plus résoudre. Penser les grands défis contemporains, c’est entrer dans la complexité : un pacte pour l’avenir de l’humanité ne peut être efficace que s’il prend en compte cette complexité, et surtout, s’il parvient à réformer nos façons de voir et de comprendre le monde.

 

Le monde actuel est pris dans un enchevêtrement de crises qui ne peuvent être réduites à des catégories isolées. Crise environnementale, crise des inégalités, crise des systèmes démocratiques, crise des identités, toutes ces crises sont les symptômes d’une même problématique : notre incapacité à penser globalement, à relier les différents aspects de nos réalités. Ce pacte de l’ONU peut donc être perçu comme un appel à dépasser les frontières des disciplines, des intérêts nationaux, des perspectives à court terme.

 

Mais ce pacte soulève aussi une question fondamentale : comment concevons-nous l'avenir que nous prétendons offrir à l'humanité ? Avons-nous la lucidité nécessaire pour comprendre que cet avenir ne peut être fondé sur une poursuite aveugle du progrès technique ou de la croissance économique infinie ? L’humanité doit désormais réévaluer ses objectifs. Cet avenir ne peut être qu’un avenir d’interdépendance entre les humains et la biosphère, un avenir où le "vivre ensemble" doit s’harmoniser avec les limites de la Terre.

 

Il est clair que ce pacte reflète une prise de conscience mondiale : l’humanité ne pourra s’en sortir que collectivement. Mais le risque est toujours de tomber dans des promesses déconnectées des réalités politiques et économiques. Les États, pris dans des logiques de pouvoir et d’intérêts divergents, peuvent signer des accords ambitieux sans nécessairement les mettre en pratique de manière sincère et efficace. Pour que ce pacte ait un véritable impact, il ne suffira pas d’un engagement formel ; il faudra une révolution de la pensée, une transformation des mentalités, un passage d'une pensée compartimentée à une pensée qui relie, qui embrasse la complexité du réel.

 

La voie de l’avenir, telle qu'elle se dessine à travers ce pacte, est une voie d’espérance, mais une espérance lucide. Une espérance qui ne se nourrit pas d’illusions, mais d’une conscience aiguë des obstacles à surmonter. Penser un avenir meilleur pour l’humanité, c’est aussi accepter le fait que cet avenir est incertain, qu’il dépend de notre capacité collective à agir dans l’incertitude, à réinventer nos modes de vie, nos rapports à la nature et aux autres.

 

Ce pacte, en somme, est une invitation à métamorphoser notre rapport au monde. Il ne peut réussir que si nous comprenons que l’avenir de l’humanité est inséparable de celui de la planète, et que chaque crise, qu’elle soit climatique, sociale ou économique, est un symptôme de cette interdépendance. La signature de ce pacte n’est donc qu’un premier pas, une promesse qui doit être nourrie par une action à tous les niveaux, par une mobilisation des consciences et des acteurs sociaux, économiques et politiques. Le devenir de l’humanité exige une pensée renouvelée, une pensée capable de relier les fragments de la réalité pour en saisir l’ensemble, et ainsi permettre de construire un avenir où l’humain et la planète pourront coexister en harmonie.



*Article paru dans le n°32 de notre magazine Iqra.



 

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